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Photo du rédacteurAlain Mihelic

Les Vendeurs de Rue, les Petits Kiosques et les Taxis en URSS

Dernière mise à jour : 6 oct.

Après l'ouverture du pays mise en œuvre par Gorbatchev, les difficultés économiques ont commencé pour les plus fragiles, poussant les retraités, les handicapés et les non-diplômés à vendre divers petits produits ou à faire le taxi pour survivre.


Les taxis clandestins


D'autres ont utilisé leur véhicule (rares) ou leur véhicule de service (nombreux), pour jouer les taxis. À Moscou, je ne me suis déplacé qu'en taxi improvisé pendant plus de 5 ans... Il suffisait de lever la main et les voitures s'arrêtaient en pagaille. Ensuite, il fallait juste que la bouille du chauffeur m'agrée et que ma destination colle avec l'emploi du temps du conducteur.

Les tarifs étaient modiques et l'attente nulle. Ces voitures qu’on prenait à la volée, pour quelques roubles, vous menaient au bout du monde, tout au moins au bout de Moscou.

Ce système a cessé un jour de fonctionner pour une raison inexplicable, et parallèlement les taxis officiels se sont multipliés par magie.


Les Vendeurs à la Sauvette (après 1991) - Vendeurs de Rue


vente a la sauvette de chales d'orenbourg
La Belle Matière : Les Châles d'Orenbourg !

Pour les Châles d'Orenbourg : Voir Article La Beauté des Châles d'Orenbourg


vente de rue : bottes et chapkas
Une Chapka, quelques paires de bottes, un étal riche

Différentes classes de Vendeurs de rue ont prospéré à cette époque :


Les Vendeurs Toréadors


Les embouteillages apocalyptiques, notamment à Moscou, ont donné naissance à des dizaines d’« hommes d’affaires » des routes que j'aime appeler les « vendeurs toréadors », ce sont de vrais acrobates de l’asphalte, qui esquivent adroitement les voitures et descendent le long des files, pour vendre des fleurs en été, des cafés et du thé en hiver ou des chargeurs de téléphone en toute saison.

Avant le Jour de la Victoire, ils proposent également des autocollants pour les voitures, ou des petits drapeaux tricolores aux couleurs de la Russie. J’ai acheté un jour, une carte détaillée de Moscou sur CD. Jamais fonctionné. Quelques-uns, sont invalides de guerre, enfin cul de jatte et se véhiculent sur un plateau à roulettes pour faire la manche. Il doit s‘en écraser régulièrement, car ils sont de moins en moins nombreux et les visages toujours nouveaux. Dommage pour le folklore.

Les Babouchkas aguichantes


Les Babouchkas (les grand-mères), pendant les 10 années suivant la pérestroïka, ont revendu au sortir des métros les biens qu’elles possédaient pour se faire un petit complément à leur maigre retraite. Puis, elles sont passées à la revente de petits articles aisément transportables : chaussettes, boites, vêtements légers.


Elles ont déserté depuis les centres-villes, certainement chassées par police. Mais elles se retrouvent encore sur le bord des routes durant les mois les plus cléments, comme l'illustre la photo ci-dessous. Elles se sont recyclées dans la vente des produits de leur jardin ou de leur production animale : lait, œufs, confitures maison, fleurs (qu’elles complètent souvent avec des fleurs du commerce).


Vente des produits du jardin et produits laitiers
Du lait et des Fleurs, c'est mieux que "Vin et Charbon" mon bougnat!

Les spécialistes Automobiles


La compétition est rude entre les revendeurs de bord des routes !

Une voiture stationnée coffre ouvert sur le bas-côté, quelques bidons d’huile, du glycol pour essuie-glaces aux teintes bleutées ou rosées, des éponges, des balais, des grattoirs pour la neige et la glace, un Azerbaïdjanais trottant a l’entour pour se réchauffer, voilà ce qui s’appelle du commerce de proximité.

Parfois derrière le volant, une fille, qui propose d’autres produits plus naturels. Parfois, ce commerce de proximité cache de véritables belles surprises, pas toujours mécaniques !


Les vendeurs saisonniers de pastèques et autres melons


A la bonne saison, revient s’installer, autour de Moscou, tout un peuple d’oiseaux migrateurs, venu des provinces et pays du sud de la Russie et de plus loin. Ces migrants du 3ᵉ type accompagnent, surveillent nuit et jour, et accessoirement revendent, des cargaisons de fruits volumineux et pesants : pastèques, et melons divers.


Pour les abriter, des kiosques de diverses fortunes sont érigés au long des routes. De la simple tente qui s’envolera au premier vent, jusqu’à la construction bois et même en métal et pierre pour les plus audacieux !

En fin de saison, vers fin septembre, les abris sont vidés, qui démontés, qui fermés.


Etal Saisonniers, vente de pasteques
Etal Saisonnier, Grand Luxe !

Les Petits Kiosques


Où sont partis les petits kiosques historiques, toujours un peu délabrés, ouverts jour et nuit, disséminés dans tous les quartiers, aux points stratégiques ? Ils assuraient l’approvisionnement à tout moment en denrées de survie, c'est-à-dire d’abord pain et alcool,


Petit kiosque ou se vendent alcools et boissons diverses

……y joignant un peu de fantaisie du côté friandises, et des saucisses type Francfort (beurk) et parfois des fruits.


Debit de boissons

La plupart d’entre eux ont disparu du centre-ville de Moscou pour faire place à des magasins plus classiques, mais beaucoup moins pittoresques. En particulier autour des si précieux emplacements situés près des entrées de métro.


L’occasion d’instaurer un peu d’esthétique et d’hygiène bien sûr, mais aussi de redistribuer quelques clefs de la vente de proximité, afin surement de favoriser quelques amis bien connectés, car les expropriés ne furent pas compensés.


Arbres dangeureux

« Au pied de mon arbre, je cuvais heureux »


Voilà, c’était en fin de l'URSS, version trottoir, où la débrouille était reine et où chaque coin de rue ou embouteillage se transformait en marché improvisé. Des moments de pure ingéniosité populaire, parfois drôles, parfois émouvants… toujours fascinants.

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