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Photo du rédacteurAlain Mihelic

Les Territoires règlementés, Poutorana, Kamtchatka

Dernière mise à jour : 18 oct.

Il existe encore à présent, en Russie, des villes et même des régions tout entières dont la visite est restreinte pour les étrangers. Ces Territoires réglementés, ne sont pas seulement des zones frontalières ou des villes industrielles et militaires fermées, ou il est presque impossible d'accéder accidentellement.


La liste des territoires à visite réglementée comprend aussi des régions du Grand Nord, attrayantes pour les touristes, où vous pourriez admirer la vraie nature sauvage qui n’existe plus guère qu’ici.


Les Territoires règlementés comprennent :


  • La péninsule de Taïmyr , incluant la ville de Norilsk, premier centre mondial d’extraction du Nickel, et le célèbre plateau de Poutorana (voir ci-dessous) ;

  • Toute la région autonome de Tchoukotka (sa capitale est Anadyr ; les principales attractions sont les îles Wrangel, l’Allée des Baleines, la Terre François-Joseph, le parc national Bereguinia, le cap Dejnev ;

  • La plus grande partie du Kamtchatka, y compris le volcan Klioutchevskoï (voir ci-dessous).

Et ce n’est pas tout, il existe des endroits de ce type dans 18 régions russes, de la région de Kaliningrad à l’Extrême-Orient.

Un étranger doit recevoir une autorisation particulière, pour visiter ces territoires,

et certaines compagnies aériennes ne vous vendront même pas de billet.

Si vous êtes venu à Norilsk pour le travail et souhaitez visiter le plateau de Poutorana en tant que touriste, ou vous voulez aller d'Anadyr au parc Bereguinia, vous devrez vous rendre aux bureaux de ces réserves et recevoir un laissez-passer supplémentaire.


Si vous êtes un simple voyageur, il est préférable de contacter une agence de voyage russe qui propose la visite de cette région. Dans la plupart des cas, seules les agences de voyages autorisées peuvent organiser l'entrée des touristes étrangers.


La planification de votre voyage doit avoir lieu à l'avance : il faut au moins un mois pour émettre un permis et, dans certains cas, jusqu'à six mois, selon les agences.

Le Plateau de Poutorana :

Le Poutorana est un des endroits les plus inaccessibles de Russie, c’est un massif volcanique recouvert de forêts, de lacs et d’un fourmillement de cascades.


Sur la carte ci-dessous, il constitue la partie Nord du plateau de Sibérie centrale, dans sa partie la plus élevée.


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Au Centre, le Plateau de Sibérie, à l'Extrême Est, le Kamtchatka

Sur la photo suivante, le Poutorana et ses canyons

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Le Poutorana et ses canyons


Jusqu'à une époque récente, seule l'ethnie locale, les Evenks, parcourait la région avec ses troupeaux de rennes.

Faut dire aussi que sa dimension impose : c’est une demi fois la France ! Avec ses 25 000 lacs, des cascades jusqu’à 110 mètres de haut, des gorges et vallées parmi les plus profondes du monde !


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Spectacles Rugissants

Il faut quand même être prêt aux fantaisies climatiques : le temps y est imprévisible, et les rudes Hivers Sibériens se transforment en étés étouffants où sévissent les moustiques accablants et harcelants.

La neige peut parfois tomber à la mi-juillet. L'automne est le meilleur moment pour visiter ces lieux, extrêmes nordiques, quand on peut profiter des couleurs vibrantes oscillant entre le rouge et le jaune et savourer les innombrables baies sauvages, alors que les essaims de moustiques ont tendance à vous laisser respirer un peu.


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Gorges Coloradesques

Photo Vassily Sarana


Le meilleur de Poutorana dans cette excellente vidéo de Vassily Sarana photographe :


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Plus dure sera la chute !

Photo : Russia Beyond


Kamchatka et le volcan Klioutchevskoï :

Le Cône, point culminant de la péninsule (4 830 m), appartient à un groupe formé de 14 volcans, et quatre d'entre eux, dont le Klioutchevskoï, sont encore actifs. Sa dernière éruption sérieuse remonte à 2016.

Depuis 2001, tous ces volcans font partie du Parc Naturel du Volcan Klioutchevskoï, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce parc est surnommé « la terre de feu et de glace » en raison de la présence des plus grands glaciers du Kamtchatka, 47 au total. Il renferme également sept sites classés. Le parc est entouré de vallées pittoresques et de lacs.

Le Kamtchatka c’est aussi la plus grande population mondiale d’ours, les rivières les plus poissonneuses (saumons à bosse), une végétation luxuriante et géante, des sources d’eaux chaudes, des geysers, des produits de la pêche extraordinaires.

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Nuages lenticulaires et Cône glacé

Conseils pratiques pour la planification du voyage


Lorsque vous planifiez un voyage vers les territoires règlementés de Russie, il est crucial de bien anticiper les démarches administratives et logistiques. Voici quelques éléments à prendre en compte pour un voyage réussi :


  • Autorisation spéciale :

    Il faut savoir que pour visiter certaines régions comme le Poutorana, le Kamtchatka, ou la Tchoukotka, les touristes étrangers doivent obtenir une autorisation spécifique. Cette démarche n'est pas automatique et nécessite souvent l’intervention d’une agence de voyages locale. Les permis peuvent prendre entre un mois et six mois à être délivrés, donc prévoyez votre voyage bien à l’avance.


  • Passer par une agence de voyage spécialisée :

    Les territoires réglementés sont souvent accessibles uniquement via des agences autorisées. Il est donc fortement recommandé de faire appel à des professionnels russes spécialisés dans ces destinations pour faciliter la gestion des permis et l’organisation du séjour. Ils s'occupent aussi de la logistique sur place, des transports (souvent complexes dans ces régions reculées), et des guides locaux.


  • Transports et billets :

    Certaines compagnies aériennes refuseront de vendre des billets d’avion si vous ne possédez pas d'autorisation pour vous rendre dans les territoires règlementés. Assurez-vous que vos papiers sont en règle avant de réserver. Pour des destinations comme Norilsk ou Anadyr, où les vols sont rares et souvent soumis aux conditions climatiques, il est préférable de vérifier la disponibilité et de réserver tôt.


  • Saisonnalité :

    Le climat dans ces régions est extrême, ce qui peut compliquer le voyage selon la saison choisie. En automne, vous profitez d'un climat plus doux et des couleurs magnifiques, mais en hiver, le froid sibérien peut rendre le déplacement difficile voire impossible sans préparation adéquate.


  • Préparation physique :

    Certaines régions comme le plateau de Poutorana sont totalement inaccessibles en véhicule et nécessitent de longues marches en pleine nature. Si vous êtes amateur de randonnées extrêmes, ce sera un paradis pour vous, mais il est essentiel d’être bien préparé physiquement. Assurez-vous d’avoir le bon équipement, et préparez-vous aux conditions changeantes (moustiques en été, neige en juillet).



Ci-dessus, l’Éruption de 2016


L’aspect écologique et la préservation des territoires règlementés


Les régions isolées de Russie, telles que le plateau de Poutorana ou la péninsule du Kamtchatka, ne sont pas seulement des trésors de beauté naturelle, elles jouent également un rôle essentiel dans l'écosystème global. Il est donc essentiel de comprendre l'importance de leur préservation :


  • Zones protégées :

    Plusieurs de ces régions sont classées en tant que réserves naturelles, parcs nationaux ou zones protégées par l'UNESCO. Par exemple, le Parc Naturel du Volcan Klioutchevskoï au Kamtchatka est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO pour sa richesse écologique. Ces statuts sont essentiels pour protéger la faune, la flore, et les paysages contre les effets du tourisme de masse ou de l’exploitation industrielle.


  • Préservation des écosystèmes uniques :

    Le Poutorana, avec ses milliers de lacs et cascades, est une région d'une biodiversité exceptionnelle. Elle abrite des espèces rares de flore et de faune, dont certaines ne se trouvent nulle part ailleurs. Protéger cet environnement contre la surexploitation touristique et l'impact humain est une priorité. La région est aussi un refuge pour des animaux comme les rennes, les loups et les oiseaux migrateurs.


  • L'impact du changement climatique :

    Le réchauffement climatique affecte particulièrement ces régions polaires. Le dégel du pergélisol dans des régions comme la Sibérie et le Kamtchatka entraîne des perturbations de l'écosystème local, ainsi que des phénomènes météorologiques plus extrêmes. Promouvoir un tourisme durable et respectueux de l’environnement est donc primordial. Cela signifie réduire l'empreinte carbone des voyages, respecter les sentiers balisés, et limiter l'impact des activités humaines dans ces zones fragiles.


  • Initiatives locales :

    Les communautés locales, comme les Evenks, participent souvent à la préservation de leur territoire en développant des initiatives écotouristiques. En soutenant ces initiatives, les voyageurs peuvent aider à maintenir l’équilibre entre le développement économique et la préservation de la nature. Par exemple, certaines agences locales proposent des visites en petits groupes ou des séjours immersifs pour découvrir les coutumes locales tout en respectant la nature.


Ci-dessus, le gigantisme de la nature.


Les populations locales et leur mode de vie


Ces territoires reculés ne sont pas seulement des étendues désertiques ; ils sont également habités par des peuples autochtones et des communautés locales qui ont su s’adapter à ces environnements extrêmes depuis des siècles. Mieux comprendre leur mode de vie enrichit l'expérience de voyage et permet de découvrir une autre facette de la Russie :


  • Les Evenks et les Nenets :

    Dans la région de Poutorana et en Sibérie centrale, des peuples comme les Evenks, Nenets ou Tchouktches continuent de vivre selon des traditions ancestrales. Ils mènent une vie nomade, guidant leurs troupeaux de rennes à travers les vastes étendues. Leurs modes de subsistance reposent principalement sur l’élevage, la pêche, et la chasse. Découvrir leur culture, c’est plonger dans un mode de vie en harmonie avec la nature.


  • Les rituels et croyances :

    Ces peuples autochtones ont des croyances animistes profondément enracinées dans la nature. Ils voient les montagnes, les rivières, et les animaux comme des esprits qu'il faut respecter et honorer. Assister à leurs cérémonies ou échanger avec eux sur leurs traditions offre un aperçu unique de leur lien avec l’environnement.


  • Les défis contemporains :

    Bien que ces communautés aient conservé leurs traditions, elles sont confrontées à de nombreux défis, notamment l’accès aux ressources, l'influence de la modernité, et les changements climatiques. En visitant ces régions, il est essentiel de respecter leurs coutumes et de comprendre les pressions économiques et sociales qu'elles subissent.


  • Troc et économies locales :

    Dans certaines régions, les échanges commerciaux se font encore par troc, comme dans les années 80 en Russie où les coupons de rationnement étaient parfois remplacés par des biens rares. Ce mode de vie traditionnel, dans lequel l’entraide entre membres de la communauté est vitale, contraste avec l’économie de marché moderne.






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