Chez des amis proches, en plein après-midi bien ensoleillé, on propose le « Kombucha » pour se désaltérer. C’est une drôle de méduse flottant dans un bocal, qu’on amène sur la table, pour la démonstration/explication, ainsi qu’une bouteille à bouchon mécanique, dont un liquide brunâtre m’est servi.
Humm.... méfiance. Un peu à contrecœur, beaucoup par curiosité, j’accepte quand même un godet. On m’exhorte et m’encourage. C’est donc à ce point horrible ? Qui aurait envie de boire un liquide brunâtre, issu d’un bocal peu engageant, où flotte une sorte de créature visqueuse issue d'un quelconque laboratoire ?
Odeur : fraîche, légère, rien de rebutant. Risquons-nous à goûter…. Mince ! En fait, c'est aimable, doucement pétillant et désaltérant. Bizarre tout de même ce corps gluant, naviguant dans son jus.
Vous avez dit Kombucha ?
Le Tchainy Gribb ou Kombucha (kombutcha) est une boisson obtenue par la symbiose de bactéries et de levures dans un milieu glucosé. Le milieu peut être du thé ou une tisane, auquel est ajouté du sucre (50 g/l) ou du miel ou du jus de raisin.
Ce breuvage est traditionnellement préparé en Russie et en Chine avec du thé vert ou thé noir.
Le symbiote n'est pas un champignon, mais le résidu de la fermentation d’un liquide sucré. La fermentation produit alcool et gaz carbonique, et les bactéries, du genre Acétobacter, attaquent l’alcool, et le craquent pour le transformer en acide acétique (du vinaigre). Les deux compères vivent tranquillement ensemble : tant qu’il y a du sucre, y a du plaisir !
Au bout de quelques jours de macération, votre thé tranquille se métamorphose en une boisson pétillante, qui, au passage, se prend pour un pro des probiotiques et des bienfaits pour la digestion.
Le symbiote est couramment appelé « mère de kombucha » (vulgairement donc « champignon »). Il se présente comme une membrane visqueuse de quelques centimètres d'épaisseur qui ressemble à une « mère de vinaigre ».
Le récipient, impérativement en matériaux neutres (verre, porcelaine), est recouvert d'un linge pour éviter les poussières, mais laissant passer l'oxygène et les gaz. La « mère » se développe avec une couche jeune (couleur crème clair) du côté exposé à l'air, et une couche ancienne (plus colorée brune) contenant des levures mortes qui formeront un dépôt dans le fond du récipient.
Passé quelques jours de macération et de travail des bactéries et des levures, le liquide est transféré, légèrement re-sucré, pour favoriser une deuxième fermentation après la mise en bouteille hermétique. Au résultat, après quelques jours, une boisson gazeuse acidulée très agréable. Le taux d’alcool résiduel est d’environ 0,5 %
Sitôt la boisson soutirée, la « mère » est immédiatement nettoyée à grande eau, replacée dans son bocal et noyée d’un reste de thé, ajouté d’une grosse cuillère de miel et roule pour une nouvelle semaine de besogne élaboratrice.
Quand la « mère » devient trop épaisse, on la sépare en deux dans la tranche, une moitié pour poursuivre la production, l’autre moitié pour être offerte aux amis qui apprécient le breuvage, pour leur propre préparation.
Ce thé « arrangé » façon locale est utilisé comme remède populaire pour de nombreuses affections.
Démarrer la production depuis le premier stade :
Pour initier de zéro l’élaboration du Kombutcha, procurez-vous le récipient de verre, à large bouche, versez-y vos restes de thé, ou de tisanes, une cuiller de sucre poudre pour démarrer la fermentation, puis laissez faire la nature.
Laissez le tout tranquille pendant quelques jours. Peu à peu, une pellicule se formera : félicitations, vous venez de devenir "parent" d’une mère de Kombucha ! Vous pouvez lui donner un nom, la chouchouter, mais n’oubliez pas de bien la "nourrir" avec un peu de thé et de miel de temps en temps.
C'est une mère-bébé, un bébé mère amer, elle est fragile.
Un remède populaire ou une potion de sorcière ?
Les Russes et les Chinois ne jurent que par ce breuvage pour traiter tous les petits maux de la vie quotidienne : digestion, fatigue, regain d’énergie… Bref, le Kombucha est un peu comme cette tante excentrique qui connaît des remèdes pour tout, et qui s’en sort toujours avec un simple « Fais-moi confiance, ça marche ! ».
Alors, prêts à vous lancer dans la Kombucha-mania ?
Après tout, qui aurait cru qu’un simple thé sucré pouvait devenir une boisson aussi complexe et intrigante ? Avec ses bienfaits pour la santé et son goût unique, le Kombucha a su s’imposer dans nos cuisines modernes. Alors, qu’attendez-vous pour adopter cette petite méduse sympathique dans votre foyer ? La boisson parfaite pour impressionner vos invités lors de votre prochain brunch bio !
Les bienfaits du Kombucha sur la santé :
Le Kombucha n’est pas seulement une boisson rafraîchissante, il est également réputé pour ses nombreux bienfaits sur la santé. En voici quelques-uns :
Probiotiques : La fermentation du Kombucha génère des probiotiques, des « bonnes bactéries » qui aident à rétablir l’équilibre de la flore intestinale. Cela peut améliorer la digestion, renforcer le système immunitaire et favoriser un meilleur transit.
Antioxydants : En utilisant du thé vert ou noir comme base, le Kombucha conserve les antioxydants naturels du thé, qui aident à lutter contre les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire.
Acide acétique : Cet acide, pareillement présent dans le vinaigre, peut aider à réguler le pH de l’estomac, inhibant ainsi la croissance des mauvaises bactéries.
Détoxification naturelle : Le Kombucha contient des enzymes et des acides qui aident à détoxifier le foie.
Voyons cet aspect plus en détail :
Détoxification :
Le Kombucha est souvent présenté comme une boisson détoxifiante, mais que se cache-t-il réellement derrière ce terme ? Le processus de fermentation du Kombucha génère plusieurs composants qui peuvent faciliter l’élimination des toxines du corps. Voici un aperçu des principaux éléments de cette détoxification :
Acides organiques (acide acétique, acide glucuronique) : Ces acides jouent un rôle dans la régulation du pH de l’estomac et l’amélioration de la digestion. L'acide glucuronique, en particulier, est connu pour aider le foie à se détoxifier en se liant aux toxines et en facilitant leur excrétion.
Enzymes : Les enzymes produites par les levures et les bactéries du Kombucha participent à la dégradation des composés complexes, rendant les nutriments plus biodisponibles et facilitant ainsi l’absorption par le corps.
Antioxydants : Le thé vert ou noir utilisé comme base pour le Kombucha contient des antioxydants naturels (catéchines, polyphénols) qui protègent les cellules contre les dommages oxydatifs causés par les radicaux libres. Ce mécanisme contribue également à la détoxification cellulaire.
Précautions et avertissements :
Même si le Kombucha est souvent vanté pour ses propriétés détoxifiantes, il est important de garder à l’esprit qu’il ne doit pas être consommé de manière excessive. En effet, le Kombucha peut contenir des niveaux variables de :
Alcool (jusqu’à 0,5 à 1 %), ce qui peut poser un problème aux personnes sensibles à l’alcool ou à celles suivant un régime sans alcool strict
Acidité élevée : La consommation de Kombucha très acide (pH inférieur à 2,5) peut provoquer des irritations de l’estomac ou de l’œsophage chez les personnes sujettes aux reflux gastro-œsophagiens.
Contamination : Un Kombucha mal préparé ou fermenté dans des conditions non stériles peut contenir des moisissures ou des bactéries pathogènes. Pour éviter cela, veillez à respecter des normes d’hygiène strictes (désinfection des récipients, qualité de l’eau utilisée).
À qui s’adresse cette boisson ?
Le Kombucha peut être une excellente boisson pour la plupart des adultes en bonne santé, mais il convient d’être prudent dans les cas suivants :
Femmes enceintes ou allaitantes : La présence de petites quantités d’alcool et l’activité microbienne ne sont pas recommandées pendant cette période.
Personnes souffrant de troubles gastro-intestinaux sévères : Consultez un médecin avant d’introduire le Kombucha dans votre alimentation, en raison de l’acidité et des effets potentiels sur la digestion.
Personnes avec un système immunitaire affaibli : Les probiotiques et les levures du Kombucha peuvent être contre-indiqués en cas de maladie chronique ou de prise de médicaments immunosuppresseurs.
Comment bien consommer le Kombucha pour maximiser ses effets détoxifiants ?
Consommation régulière, mais modérée :
Pour profiter pleinement des effets bénéfiques du Kombucha sans risque, il est recommandé de commencer par une petite quantité (environ 100 ml par jour) et d’augmenter progressivement jusqu’à un maximum de 300 ml par jour.
Assurez-vous de la qualité de la boisson :
Si vous achetez du Kombucha commercial, vérifiez qu’il est non pasteurisé et sans additifs artificiels. Les versions pasteurisées ne contiennent plus de probiotiques vivants, ce qui réduit leurs bienfaits.
Boire à jeun :
Pour maximiser l’absorption des probiotiques et des enzymes, essayez de boire le Kombucha le matin, à jeun. Cela permettra aux acides organiques de stimuler doucement votre digestion.
Variations et mélanges :
Pourquoi ne pas ajouter quelques tranches de gingembre ou une cuillère de miel à votre Kombucha pour renforcer encore ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes ? Attention cependant à ne pas ajouter trop de sucre lors de la deuxième fermentation, car cela augmentera le taux d’alcool.
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