Si vous avez ouvert l'article précédent : "Baba Yaga ma Sorcière bien aimée ", vous connaissez déjà l'Héroïne.
À toute fin, petite présentation :
Baba Yaga vit dans une cabane magique perchée sur des pattes de poulet, entourée de créatures mystiques. Les héros des contes doivent souvent lui rendre visite pour obtenir de l'aide ou résoudre des énigmes.
Une histoire typique impliquant Baba Yaga la Sorcière, raconte comment une jeune fille, dont la mère est décédée et le père remarié avec une marâtre cruelle, est envoyée chez Baba Yaga pour lui demander du fil et une aiguille. Periple de tous les dangers !
La jeune fille doit alors faire preuve de courage et d'intelligence pour surmonter les épreuves imposées par la magicienne.
Voici le conte pour effrayer petits et grands !
Attention Sorcière en chasse
Baba Yaga la Sorcière : Il était une fois :
Il était une fois, dans un village de la campagne russe, une petite fille qui avait perdu sa maman. Son père s'était remarié, mais sa nouvelle épouse était une femme méchante. Elle détestait la petite fille et la maltraitait. La marâtre cherchait constamment un moyen de se débarrasser de l'enfant.
Un jour, pendant que son mari était parti vendre du blé au marché, elle dit à la petite fille :
« Va chez ma sœur, ta gentille tante, et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise ! »
La petite fille mit son joli fichu rouge et partit. En route, elle se dit, comme elle était maligne :
« J'irai d'abord demander conseil à mon adorable tante, la sœur de ma vraie maman. »
Elle savait qu'elle pouvait lui demander de bons conseils.
Sa tante la reçut chaleureusement et la petite fille lui expliqua la situation :
« Tante, la nouvelle femme de papa m'a envoyée chez sa sœur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un bon conseil. »
La tante comprit immédiatement que la sœur de la marâtre n'était autre que Baba Yaga, la cruelle ogresse.
Elle donna alors à la petite fille des instructions précieuses pour avoir de bonnes réponses et trouver les solutions aux questions de la sorcière :
Portrait très ressemblant de Baba Yaga
« Dans le jardin de Baba Yaga, il y a un bouleau qui essaiera de te fouetter les yeux avec ses branches. Noue un ruban autour de son tronc.
Tu trouveras également une grosse barrière qui grince et qui tentera de se refermer d'elle-même. Mets de l'huile sur ses gonds.
Des chiens essaieront de te dévorer, jette-leur du pain.
Enfin, tu croiseras un chat, le chat Bayun, qui pourrait tenter de te crever les yeux, donne-lui un bout de jambon. »
La Vieille velléitaire veille
La petite fille remercia sa tante et continua son chemin. Après une longue marche, elle arriva enfin chez Baba Yaga, qui était en train de tisser. La petite fille s'annonça :
« Bonjour, ma tante »
Baba Yaga lui répondit :
« Bonjour, ma nièce ».
« Tante, ma mère m'envoie te demander une aiguille et du fil afin de me coudre une chemise. »
Une bien belle journée pour se rendre chez sa tantine !
Baba Yaga accepta de chercher une aiguille bien droite et du fil bien blanc pour la petite fille, mais en attendant, elle lui demanda de s'asseoir à sa place et de tisser. La petite fille se mit donc au métier et se sentit rassurée.
Soudain, elle entendit Baba Yaga dire à sa servante dans la cour :
« Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger au dîner. »
La petite fille fut prise de peur, mais elle décida de garder une voix aimable et gaie lorsqu'elle s'adressa à la servante :
« Hé, ma bonne, fends moins de bois et pour apporter l'eau, utilise plutôt une passoire ! »
Elle offrit par ailleurs, et avec un joli sourire, son fichu rouge à la servante.
Après quelques moments, la petite fille regarda autour d'elle et vit que le feu brûlait clairement dans la cheminée et que l'eau chantait dans le chaudron, même si c'était de l'eau d'ogresse, elle chantait une bien jolie chanson.
Cependant, Baba Yaga s'impatientait. Elle appela depuis la cour :
« Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ? »
La petite répondit :
« Je tisse, ma tante, je tisse. »
Baba Yaga tourne au vent
RIA Novosti / Konstantin Tchalabov
La petite fille se leva discrètement pour s'echapper et se dirigea vers la porte.... elle se retrouva face au chat, maigre, noir et effrayant. Le chat regarda avec ses yeux verts, les beaux yeux bleus de la petite fille et s'apprêta à les lui crever avec ses griffes.
Les Chabadas du Chat Bayun
Mais la petite fille lui offrit un morceau de jambon et lui demanda doucement :
« Dis-moi, je t'en prie, comment puis-je échapper à Baba Yaga ? »
Le chat dévora le morceau de jambon, lissa ses moustaches et répondit :
« Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba Yaga va te poursuivre. Colle ton oreille contre la terre, si tu l'entends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle à nouveau ton oreille contre la terre, et lorsque tu l'entendras sur la route, jette le peigne, et tu verras ! »
La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne, puis s'enfuit. À peine sortie de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, prêts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendre et ils ne lui firent aucun mal.
Ensuite, elle rencontra une grosse barrière qui grinçait et menaçait de se refermer pour l'empêcher de sortir. Mais comme sa tante le lui avait conseillé, elle versa de l'huile sur les gonds de la barrière, qui s'ouvrit largement pour la laisser passer. Sur le chemin, un bouleau siffla et agita ses branches pour lui fouetter les yeux. Mais la petite fille noua un ruban rouge autour de son tronc et le bouleau la salua en lui montrant le chemin.
Elle courut aussi vite qu'elle le pouvait.
Pendant ce temps, le chat prit sa place et se mit à tisser. Baba Yaga demanda de nouveau depuis la cour :
« Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ? »
Le chat répondit d'une grosse voix :
« Je tisse, ma vieille tante, je tisse. »
Yaga, faut qu’on, y n’ont ka, y z’avaient ka pas
Furieuse, Baba Yaga se précipita dans la maison, mais la petite fille avait déjà disparu.
Baba Yaga gronda le chat et lui demanda pourquoi il ne lui avait pas crevé les yeux. Le chat répondit :
« Cela bien fait longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais donné le moindre morceau de viande, tandis qu'elle m'a offert du jambon ! »
Le Chat Chafouin Chaparde le Chapeau de la Chamane
Baba Yaga gronda aussi les chiens en leur demandant pourquoi ils ne l'avaient pas dévorée. Les chiens répondirent :
« Cela bien fait longtemps que nous sommes à ton service, et tu ne nous as même pas donné une vieille croûte, alors qu'elle nous a donné du pain tendre ! »
Ensuite, Baba Yaga s'en prit à la barrière en lui reprochant de ne pas l'avoir retenue. La barrière répondit :
« Cela fait bien longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais versé une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis qu'elle m'en a versé une burette entière ! »
Baba Yaga se tourna vers le bouleau et le gronda également. Le bouleau dit :
« Cela fait longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais paré d'un fil, tandis qu'elle m'a décoré d'un beau ruban de soie ! »
Enfin, la servante intervint et dit qu'elle était à son service depuis longtemps sans jamais recevoir le moindre cadeau, tandis que la petite fille lui avait offert un joli fichu rouge.
Tout droit sortie de l’enfer
Baba Yaga siffla son mortier, qui arriva en trombe, et elle sauta dedans. Jouant du pilon et effaçant ses traces avec son balai, elle se lança à la poursuite de la petite fille à travers la campagne.
La petite fille colla son oreille contre la terre et entendit que Baba Yaga s'approchait. Elle jeta alors la serviette qui se transforma en une large rivière. Baba Yaga fut forcée de s'arrêter.
Enragée, elle retourna chez elle, fit sortir ses trois bœufs de l'étable et les amena près de la rivière. Les bœufs en burent toute l'eau jusqu'à la dernière goutte, puis Baba Yaga reprit sa poursuite.
La Brave Baba Bouscule ses bêtes vers l’Abreuvoir à Bœufs
Baba Yaga se lança de nouveau, furieuse et hurlante, à travers la forêt dense. Sentant la sorcière se rapprocher, la jeune fille jeta derrière elle le peigne magique, avec l'espoir désespéré qu'il l'aide dans sa fuite.
Au moment où le peigne toucha le sol de la forêt, une transformation spectaculaire se produisit : le peigne se métamorphosa en une forêt plus épaisse, avec des arbres aux branches si denses et entrelacées qu'elles formaient une barrière impénétrable.
Les épines et les buissons épineux jaillissaient, créant un obstacle infranchissable.
Baba Yaga, malgré sa magie et sa ruse, se trouva ralentie par cette forêt soudaine, permettant à la jeune fille de gagner du terrain et de s'éloigner encore plus.
Le Peigne ralentisseur de Sorcière, mieux qu’un casse vitesse
La petite fille continuait de courir rapidement, car il commençait à faire nuit, et elle pensait :
« Mon papa doit me croire perdue. »
Le paysan, de retour du marché, demanda à sa femme où se trouvait la petite fille. La marâtre répondit :
« Qui sait ! Cela fait des heures que je l'ai envoyée chez sa tante faire une commission. »
Finalement, la petite fille, les joues toutes rouges d'avoir couru, arriva chez son père. Celui-ci lui demanda :
« D'où viens-tu, ma petite ? »
Elle répondit :
« Oh, mon père, ma mère m'a envoyée chez ma tante pour lui demander une aiguille et du fil afin de me coudre une chemise, mais ma tante, tu ne devineras jamais qui elle est... c'est Baba Yaga, la cruelle ogresse ! »
La Geste Glauque du Glamoureux Génie au Glapissement Glaçant
La petite fille raconta toute son histoire, et le bonhomme fut rempli de colère. Il roua de coups la marâtre et la chassa de la maison en lui ordonnant de ne plus jamais revenir.
Dès lors, la paix et l'harmonie régnèrent au sein du foyer, scellant la victoire de l'innocence et de la bravoure sur les forces obscures.
Depuis ce jour-là, la petite fille et son père vécurent en paix.
J'ai eu l'occasion de visiter leur village, où ils m'ont chaleureusement invitée à leur table. Le repas était délicieux et tous étaient heureux.
Ce conte initiatique, riche en symboles, célèbre les vertus de l'intelligence, du courage et de la bonté, triomphants des épreuves les plus ardues grâce à la solidarité familiale et à la sagesse ancestrale.
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