Le Soubbotnik est une prestation collective, volontaire et gratuite, d'heures de travail d'utilité sociale, qui se déroule de nos jours encore, le samedi (d'où son nom : Soubbota se traduisant par Samedi).
Ces activités ont surtout cours au printemps, propice le Samedi aux grands nettoyages du même nom.
On pense que la tradition du Soubbotnik est apparue au printemps 1919, pendant la guerre civile, en réponse à un appel de Lénine pour améliorer le rendement du travail dans les chemins de fer.
En réponse à cet appel, un groupe de travailleurs d’un dépôt de Moscou a décidé de travailler plus après la fin de la journée et gratuitement.
Un mois plus tard, l'initiative est reprise par des employés d'autres dépôts ferroviaires, bientôt rejoints par des ouvriers d'usines de tout le pays.
Lénine déclara que le Soubbotnik est une grande initiative populaire, pleinement conforme à l'idéologie communiste.
Sur la base de cette pensée profonde, le Soubbotnik a immédiatement fait l’objet d’une active propagande du gouvernement.
Le 1ᵉʳ mai 1920, le premier Soubbotnik de tous les syndicats a eu lieu, auquel ont participé des membres du pouvoir central, Ilytch en tête.
Le Soubbotnik s'est alors institutionnalisé, prenant une forme plus organisée
Les escouades étaient divisées en groupes de 25 personnes maximum. Des seniors étaient nommés pour superviser les travaux et marquer les présents et les absents. Ils supervisaient également la distribution des produits et outillages aux « employés ».
Les Soubbotniks duraient au moins quatre heures, mais souvent plus longtemps - jusqu'à ce que tout le travail soit terminé.
Il est tentant pour tout pouvoir de laisser la population s’organiser elle-même afin de pallier les carences de l’administration.
On le voit en France avec les Restaus du Cœur et une foultitude d’organisations de bénévoles qui suppléent, éduquent, entraident.
Le Soubbotnik était considéré, par le système communiste, comme l'un des moyens d'éducation des masses. Il permettait théoriquement de tester le patriotisme et l’allant social des individus.
Cet allant était parfois aidé par des émulations, mais en revanche, des mesures vexatoires, des blâmes publics, une pression administrative, pouvaient être appliqués sur les récalcitrants.
Dans les années 1930, les participants au Soubbotnik sont passés de volontaires à volontaires obligatoires. L'enthousiasme d’œuvrer pour le bien commun ne suffisait plus pour mobiliser les bonnes volontés.
Soubbotnik : Petits Travaux et Prestations concernées :
De nos jours, enlever la neige, les détritus et ordures, les feuilles, planter des arbres et des fleurs, ce sont presque toujours les autorités municipales et les éco-activistes qui le font, mais en Union Soviétique, à chaque printemps, la quasi-totalité de la population était réquisitionnée pour améliorer et nettoyer les alentours des immeubles, des écoles ou des universités.
Cette tradition du «Soubbotnik» existe toujours, mais la Novlangue est passée par là et ces journées d’œuvre commune sont le plus souvent appelées « Sorties de Printemps Traditionnelles ». Elles n'ont bien sûr plus la même ampleur qu'avant et sont purement basées sur le volontariat.
Exemple dans notre Village :
Grand Nettoyage des abords, des routes et des placettes de la bourgade par des volontaires, et ce, tous les premiers samedis de chaque mois d’été. Les détritus divers sont collectés dans des sacs bleus et noirs, alignés tous les 100 mètres au long des voies. Impeccable.
Seul problème, ces sacs sont déposés prêts à être ramassés, encore faut-il que le ramassage passe ! On les retrouve, parfois.... enfin souvent, éventrés, dispersés, ventilés, quelque 15 jours plus tard, les chiens, errants ou non, étant passés par là.
Ce système, s’il n’est pas parfait, a au moins le mérite de faire prendre conscience à une frange grandissante de la population que « dehors », n’est pas une immense poubelle.
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