« Des Châles d'Orenbourg fins comme de la dentelle". Le symbole du raffinement de l’artisanat russe du XIXᵉ siècle, né dans les steppes de l’Oural il y a plus de 250 ans.
Les Châles d'Orenbourg :
Ces Châles sont tricotés manuellement à partir du pur duvet des chèvres d’Orenbourg. Cette appellation revêt deux formes : le châle, réalisé en duvet épais et utilisé au quotidien, et la « toile d’araignée », ouvrage plus délicat et plus fin, fait à partir de duvet et de fils de soie pour une utilisation plus festive et solennelle. La réalisation et le savoir-faire des motifs très caractéristiques en nids d’abeille ou pattes de chats, sont passés de générations en générations.
Les chèvres d’Orenbourg, une race à part
Des tentatives d’élevage de chèvres d’Orenbourg ont eu lieu au XIXᵉ siècle en France, en Amérique du Sud et en Angleterre, mais ont échoué. Ainsi, en 1818, Louis XVIII envoya un orientaliste et diplomate français, Pierre Amédée Jaubert, rechercher la race des chèvres qui fournissaient le duvet avec lequel on fabriquait les châles du Cachemire. Ce duvet est toujours considéré comme le plus mince au monde avec une épaisseur de 16 à 18 microns contre 22 à 24 microns pour des chèvres angoras. Plus le fil est fin et plus, il est doux.
À la différence du cachemire qui est tissé, le duvet de chèvre d’Orenbourg est tricoté, ce qui lui confère un aspect plus mousseux. En chemin pour le Tibet, il s’arrêta à Odessa et apprit qu’entre Orenbourg et Astrakhan, des bergers faisaient paître des chèvres descendantes du Cachemire.
Jaubert étudia les poils du bouc d'Orenbourg et les trouva de bien meilleure qualité que ceux de la race tibétaine. Sur les 13.000 chèvres qu’il fit expédier par bateau à Marseille, seules un peu plus de 400 survécurent au voyage.
Malheureusement, le duvet aux qualités exceptionnelles se transforma en quelques années en poils durs et rêches, et il s’avéra que ce duvet ne pouvait se développer que si la chèvre était soumise à des conditions climatiques extrêmes comme celles que l‘on trouve dans le sud de l’Oural soit des hivers longs et rigoureux, des vents forts et des étés chauds et secs.
L’alimentation trouvée dans les steppes a également son importance. La race des chèvres dites « d’Orenbourg » a été introduite dans la région au XIXᵉ siècle en croisant plusieurs espèces locales. L’objectif était d’obtenir des poils de bonne qualité, doux, délicats et résistants pour la confection de vêtements dont le fameux châle d’Orenbourg.
En même temps que l’éclatement de l’URSS, la production a commencé à péricliter et les ventes se sont effondrées.
Les Châles d’Orenbourg aujourd'hui
Le renchérissement des coûts d’élevage a provoqué le délabrement de nombreuses fermes et le nombre de têtes de bétail dans la région a chuté : de 150.000 en 1990 à 16.000 en 2002.
Mais une autre raison de ce déclin est l’arrivée de nouvelles matières et de nouveaux produits : le châle en duvet est passé de mode et est devenu un souvenir régional de marque et de prestige, tout comme Pain d’épice (ou Prianik) de Toula (Тульский пряник) ou la dentelle de Vologda.
C’est un produit d'exception et sans aucun doute un très beau cadeau à offrir !
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